LES CONDUITES SUICIDAIRES
Le
suicide se place comme la
deuxième cause de
mortalité
chez l’adolescent après les accidents de la route, dans les
troubles psychiques il est la
première, juste avant
l’anorexie.
Près de
1000 adolescents ou jeunes adultes mettent selon les
chiffres officiels fin à leurs jours en France par an,
20
000
filles et
10 000 garçons tentent de se suicider dans la
même période., dont
30% récidivent.
Dans les vingt
dernières années l’augmentation du taux de
suicide a
été de
3,8% par an. Mais le taux de
mortalité
reste plus faible à l’adolescence qu’à
l’âge
adulte:
7,7 pour 100 000 contre
15,4 pour 100 000 chez l’adulte.
Pour négligeables qu’ils soient au point de vue statistique
0,0077% de la population adolescente, ces chiffres ne doivent cependant
pas inciter à l’optimisme, il faut rappeler que la
statistique
s’applique aux grands nombres mais non
pas à
l’échelle
individuelle où nous percevons les choses: un adolescent
mort
est bien
mort à 100%, même s’il ne
représente qu’un
sujet sur 12987 de même âge.
Les
étudiants les plus concernés, selon une
étude
restée malheureusement unique depuis les années
60, sont
par discipline et par ordre décroissant:
médecine,
pharmacie, dentaire, droit, commerce, sciences,
électronique,
lettres, psychologie, sociologie, arts décoratifs, art
dramatique. A noter que les grandes écoles sont
très peu
représentées dans le classement des suicides.
L’
absorption médicamenteuse est de loin la plus
fréquente
(90%) mais elle est heureusement fort
peu efficace à la
différence de la
pendaison et du
suicide par arme
à feu.
La phlébotomie ( se couper les veines) est elle aussi
fréquente mais reste peu efficace et se
caractérise
surtout par les séquelles qu’elle peut laisser sur les
tendons.
Selon BAECHLER, le suicide peut avoir différents sens
possibles :
. la
fuite : échapper à une situation
insupportable
. le
deuil: essayer de rejoindre un être que l’on a perdu
. le
châtiment : expier une faute
. le
crime : attenter à sa vie en entraînant
quelqu’un d’autre avec soi
. la
vengeance : provoquer le remord d’autrui ou sa mise en cause
. l’
appel et le
chantage : pour faire pression sur l’autre
. le
sacrifice : pour une cause supérieure à sa
propre vie
. le
jeu ou
l’ordalie : pour éprouver le sens de sa vie,
"
ça passe ou ça casse"
A noter que les quatre premières raisons occasionnent
généralement des suicides bien plus graves et
potentiellement plus réussis que les quatre suivants.
La
prévention du suicide et surtout de sa
récidive est au
centre de la préoccupation de l’entourage. La
prévention
du suicide est un art difficile, particulièrement pour le
profane et généralement pour l’entourage proche
du sujet
à risque.
Les facteurs de risques majeurs sont :
.
Etat dépressif durable se manifestant par effondrement
scolaire, plaintes corporelles, tendance aux accidents à
répétition
. Montée de l’
angoisse (peur de craquer)
.
Ruptures sociales ou
sentimentales
La
tentative de suicide de l’adolescent, y compris lorsqu’elle
paraît peu inquiétante de par son modus operandi
ou par
ses motivations, ne doit
jamais être prise à la
légère.
Le
pourcentage de décès, quelle qu’en soit la
cause,
reste significativement
plus élevé que dans la
population
générale (de 1,6% à 11,3% chez les
garçons
ayant fait une ou plusieurs tentatives de suicide et de 1,8%
à
3,9% chez les filles), de même que le taux de rente pour
invalidité et de condamnations pénales.
Le niveau de
souffrance reste donc notoirement
plus
élevé.
La conduite à tenir en cas de tentative de suicide doit
s’articuler entre prise en charge à cours terme:
hospitalisation
d’urgence et
entretien avec la famille pour gérer la
situation
d’urgence, et également une
prise en charge
psychothérapique ou
psychanalytique pour effectuer un
travail
sur soi-même toujours nécessaire si l’on veut
chercher
à éviter la récidive ou simplement
même une
souffrance à long terme qui n’engage pas pour autant le
pronostic vital.
LES
TROUBLES DÉLIRANTS
Un
état délirant est parfois
malaisé
à
différencier pour un non-professionnel d’un état
passager
de crise, particulièrement lorsque la situation s’installe
de
manière insidieuse.
Cependant l’apparition de plusieurs des signes cliniques suivants doit
toujours alerter l’entourage sur la possibilité d’une
pathologie
psychotique :
.
comportements bizarres
.
discours délirants
.
variations déconcertantes de l’humeur entre
dépression et excitation extrême
.
agressivité
.
isolement
.
réactions infantiles
.
comportements stupides
.
attitudes extrémistes
.
observation excessive devant le miroir
Du fait de la difficulté à
différencier un
état psychique normal sans une expérience
clinique
approfondie, l’apparition des symptômes cités doit
engager
à une
consultation dans les plus brefs délais.