JEAN-MICHEL HUET . PSYCHANALYSTE

Psychothérapie spécialisée de l'adolescent

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Les troubles de l’adolescence

Cette page a pour intention de présenter à un public profane de potentiels utilisateurs (adolescents, famille, et non spécialistes) un aperçu rapide des troubles de l’adolescence dans un but pragmatique de dépistage et de prévention des troubles de l’adolescence. Elle se veut donc un instrument rapide de dépistage des difficultés éventuelles des adolescents mais elle a également pour but de rassurer le profane en cas d’inquiétude infondée. Elle n’a pas pour but de se substituer au diagnostic d’un professionnel mais bien au contraire d’encourager à prendre avis auprès de celui-ci si le tableau clinique correspond à la description d’un trouble. Elle ne constitue pas non plus un cours de psychologie ou de psychiatrie dans la mesure où les causes et les traitements ne sont pas abordés.

LA DÉPRESSION

La dépression, que l’on qualifiait autrefois de "mélancolie" se définit comme un état de tristesse accompagné d’une souffrance psychique et d’un ralentissement psychique et moteur. Elle s’accompagne le plus souvent d’anxiété ainsi que de pensées de culpabilité, de fatalité et de dévalorisation. Le suicide est généralement causé par un état dépressif.

L’adolescence peut être décrite à la fois en termes de dépression mais également en termes de lutte contre la dépression. En effet, les adolescents présentent souvent dans leurs comportements mais également dans leurs paroles des éléments qui vont dans le sens d’une dépression. Cependant, le développement normal de l’adolescent implique un passage par des phases dépressives qui, sans être ignorées, ne doivent pourtant pas être vécues par l’entourage de façon catastrophique.

Le processus d’adolescence passe par des phases favorisant les sentiments dépressifs car les remaniements normaux de cet âge passe par la séparation d’avec les parents et les relations antérieures pour en instaurer de nouvelles. De même, le rapport au corps qui devient doté de caractéristiques sexuelles d’adulte nécessite l’abandon, parfois à regret, d’un corps d’enfant et de tous les privilèges mais également des limites qui y sont associées.

Les quatre signes à retenir de la dépression chez l’adolescent sont :

. Ralentissement psychomoteur (moteur et idéique)
. Signes physiques comme troubles du sommeil et manque d’appétit
. Tristesse et désintérêt
. Autodévalorisation (éventuellement)


L’agressivité et l’ambivalence traditionnelles de l’adolescent sont aussi déclenchées par une réaction à ces deuils obligatoires mais souvent forcés et non désirés. Celles-ci sont principalement dirigées contre l’adolescent lui-même.

Les états dépressifs de l’adolescent peuvent également se manifester sous les formes suivantes :

. Humeur dépressive constante ou sous la forme de "sautes d’humeur"
. Ennui
. Morosité

Une intervention rapide, comme dans tous les troubles débutants, est souhaitable. Elle peut prendre une ou plusieurs des formes suivantes :

. Traitement médicamenteux
. Traitement psychothérapique
. Intervention sur l’environnement



L’ÉCHEC ET LA PHOBIE SCOLAIRE


L’échec scolaire ou plus exactement la psychopathologie liée à la scolarité, se manifeste sous trois formes, l’échec scolaire de l’enfance se continuant à l’adolescence, les difficultés transitoires, les difficultés durables.


L’ÉCHEC SCOLAIRE DE L’ENFANCE PERDURANT À L’ADOLESCENCE :



Il est cité ici à titre anecdotique puisqu’il ne se déclare pas spécifiquement à l’adolescence, mais qu’il continue des troubles déjà apparus dans l’enfance et qui ont certainement été repérés depuis longtemps. Ses causes peuvent être soit des difficultés intellectuelles anciennes globales, soit ce que Bernard GIBELLO nomme des "dysharmonies cognitives" c’est-à-dire des déficits intellectuels partiels portant sur les processus de symbolisation.


LES DIFFICULTÉS TRANSITOIRES :



Ces difficultés se manifestent de deux manières opposées : L’hyperinvestissement scolaire et le fléchissement scolaire.

L’hyperinvestissement scolaire se présente sous la forme d’un intérêt exclusif ou presque pour les études accompagné d’une réussite au delà de la moyenne. Malheureusement, cet hyperinvestisssement est généralement valorisé à la fois par les parents et les enseignants alors que cette exclusivité accordée aux études présente souvent des caractères inquiétants.

Cet hyperinvestissement se présente sous deux formes :

  • Une crainte de sortir de l’enfance, l’adolescent contrôle étroitement son émergence pulsionnelle et se réfugie dans le domaine scolaire où il présente une maturité en décalage avec ses comportements enfantins par ailleurs. Ceci peut soit se résoudre spontanément pour aller vers un abord plus adolescent, soit se cristalliser sous une forme durable assez inquiétante pouvant durer toute la vie, soit s’inverser vers un laisser-aller qui entrave les apprentissages pendant quelque temps.
  • . une réussite scolaire sans faute associée à des comportements pathologiques flagrants du type anorexie, prise de drogues, dépression masquée, ou passages à l’acte suicidaires.

Le fléchissement scolaire succède à une période de scolarité satisfaisante, il apparaît généralement à la classe de 4ème ou de seconde sans raison apparente si ce n’est la manifestation des processus adolescents avec le remaniement des investissements passés qui l’accompagne. Il ne parait pas aberrant de considérer que ce fléchissement fait partie du processus d’adolescence normal.

La dégradation se produit au cours du premier trimestre de l’année, les résultats se dégradent dans une ou plusieurs matières, l’adolescent s’en inquiète parfois. Puis, dans une seconde phase, le fléchissement s’étend aux autres matières ou à une seule où l’échec est massif. L’adolescent se replie, s’éloigne de son milieu familial dans un cadre de morosité.

L’évolution de ce fléchissement est le plus souvent favorable. Par contre, lorsque l’adolescent et son entourage se focalisent sur lui de manière trop angoissée, le risque est de cristalliser le problème et de le rendre durable.

LES DIFFICULTES DURABLES

Les difficultés durables se manifestent soit sous la forme d'un échec scolaire massif et permanent, allant jusqu'à entrainer un abandon scolaire parfois définitif, soit sous la forme d'une phobie scolaire, c'est-à-dire d'une incapacité pour l'adolescent de se rendre en cours dans un cadre scolaire normal, collège ou lycée.

Cette phobie scolaire peut, selon l'état de gravité être ou non accompagnée de phobie sociale, l'isolement s'étendant dans ce cas à toute activité sociale et non plus exclusivement aux activités scolaires. L'adolescent ne va plus en cours, renonce à ses activités de prédilection, ne fréquente plus ses amis, parfois sa famille, et s'isole complêtement de son environnement habituel. Il risque une désinsertion scolaire plus ou moins permanente, ce qui compromet grâvement son avenir professionnel et personnel.

L'échec scolaire durable ne se manifestant pas sous forme de phobie scolaire apparente présente un tableau plus varié et plus flou dans la mesure où ses causes sont multiples:

Cette liste n'est évidemment pas limitative dans la mesure où les causes peuvent se combiner et où d'autres causes moins fréquente peuvent se présenter.

De ce fait, l'importance d'un bon diagnostic différentiel, effectué par un spécialiste de l'adolescence, est à souligner. De l'identification des causes découlera l'adoption d'un axe thérapeutique, ou éventuellement pédagogique, adapté à la problématique singulière, individuelle de chacun.

A noter que les difficultés scolaires peuvent se présenter à tous les moments de la vie, parfois même jusque dans les études supérieures à des niveaux allant jusqu'au doctorat (incapacité à terminer une thèse).

LA CRISE D’ADOLESCENCE



La célèbre "crise" de l’adolescence pose la question de la remise en question par l’adolescent des valeurs de sa vie d’enfant. Selon de nombreux spécialistes du développement de l’adolescent, cette crise de l’adolescence représente un passage obligé, quoique parfois discret, du développement de la personnalité de l’être humain. Son absence flagrante peut interroger sur une pathologie sous-jacente mais une crise d’adolescence prolongée et particulièrement difficile peut mener à une inquiétude similaire.

La crise d’adolescence se manifeste surtout par la célèbre "crise d’originalité juvénile". L’adolescent cherche à tout prix à se singulariser, par ses avis, ses actes mais aussi par ses jugements sur lui-même. Il cherche à se différencier à tout prix de son entourage familial. Cette singularisation est présente de manière interne, personnelle, c’est un désir voire une certitude d’être profondément original, mais également de manière sociale, c’est la révolte juvénile à l’égard des adultes, de leur système de valeurs et de leurs idées.

Cette crise d’originalité juvénile concerne les deux sexes, elle débute environ vers 14 ans pour la fille et vers 15 ans chez le garçon, parfois bien plus tôt. Elle permet l’affirmation consciente du Moi. Elle doit être différenciée des divers processus pathologiques de l’adolescence même si elle partage avec eux certaines caractéristiques. Elle survient plus particulièrement chez les adolescents dont la vie intérieure ou sentimentale est riche, manifestant une excitabilité spontanée et un développement intellectuel brusque.

Dans les crises juvéniles importantes, on peut décrire trois formes principales :

. La névrose d’échec où les comportements se retournent invariablement contre le sujet et où le succès est refusé malgré un authentique désir conscient. L’échec scolaire et l’échec sentimental constituent principalement les domaines d’action de la névrose d’échec.
. L’inhibition qui se manifeste dans une grande difficulté à s’exprimer, une inhibition intellectuelle ou sociale, la crainte des rapports avec le sexe opposé.
. La morosité, proche de l’ennui de l’enfant, où l’investissement du monde en général est difficile. Selon Pierre Mâle, "cet état morose paraît la cause prépondérante et dominante du passage à l’acte sous trois formes principales : fugue ou délinquance, drogue suicide".


Il est important de distinguer ces formes sévères du déséquilibre psychique où l’adolescent est prisonnier de son comportement et des conduites dissociatives délirantes.


LES CONDUITES ADDICTIVES & TOXICOMANIAQUES



Cette partie n’a pas pour but de présenter un panorama des produits ou des conduites toxicomaniaques. Il existe des sites spécialisés (voir * http://www.ofdt.fr) auxquels il est possible de se référer pour cela. Cependant, il entre dans mon intention de donner des indications quant à la conduite à tenir en cas de consommation de drogue par un ou une adolescente. La question des drogues dites "dures" (héroïne, cocaïne, LSD, crack, etc.), mais aussi de l’alcool en dose importante ne sera pas abordée dans cette partie dans la mesure où la découverte d’une telle consommation devrait entraîner une consultation immédiate auprès d’un spécialiste.

La consommation d’une drogue, aussi "douce" soit-elle ne constitue en aucun cas un acte anodin, même pris dans l’environnement actuel, relativement tolérant quant à la consommation de drogues comme le cannabis.

La consommation de drogues dites "douces" et parfois moins douces est devenue courante chez les adolescents dont les parents ont parfois été eux même des consommateurs des mêmes drogues dans les années 70 ou 80, sans que ceux-ci aient été menés à la déchéance toxicomaniaque tant prédite sans nuance par les médias de cette époque.

De ce fait beaucoup de parents ayant expérimenté les produits toxiques dans leur adolescence, qui continuent même parfois à consommer à l’occasion, et même ceux qui s’en sont abstenus ne se sentent pas légitimes quand il s’agit de se préoccuper de la consommation de leurs enfants. Ceci les amène souvent à sombrer dans un laisser-faire, souvent ressenti par les adolescents comme une autorisation implicite.

S’il convient de différencier expérimentation adolescente de dérive toxicomaniaque, il n’en reste pas moins que certaines consommations de drogues douces peuvent se révéler inquiétantes à moyen et long terme, non pas dans la mesure où, comme le Pr Daniel MARCELLI l’avait démontré, le cannabis serait plus dangereux que le tabac ou l’alcool (il le serait moins en réalité) mais où son usage n’est jamais anodin. Une consommation répétée, même modérée peut entraîner chez certains sujets fragiles ou fragilisés des effets qui doivent être pris en compte.

La question d’un usage de drogue doit impliquer la détermination des causes de cet usage mais aussi de ses conséquences. Autant un usage récréatif modéré et occasionnel, s’il n’implique pas de conséquences négatives majeures, ne doit pas être pris au tragique, autant un usage répété, voire régulier, cache sans aucun doute un certain nombre de problèmes qui ne doivent pas être ignorés par l’entourage.

La nécessité qu’ont certains adolescents ou jeunes adultes de recourir à l’absorption de substances psychotropes est pour eux la solution à des problèmes sous-jacents que l’addiction peut éventuellement masquer ou atténuer provisoirement. Nombre de sujets consommant régulièrement des psychotropes tentent ainsi de soigner des symptômes psychopathologiques que la drogue ne résoudra certainement pas mais qu’elle a toute chance à long terme d’aggraver. En effet, les sujets psychologiquement fragiles y verront l’aggravation de leurs symptômes mais aussi pour certains une considérable augmentation du risque de décompensation majeure, alors que d’autres plus stables pourront ne pas se mettre réellement en danger.

De même, un mode de vie centré autour de la consommation de psychotropes entraîne un risque non négligeable au niveau social. D’abord, il faut rappeler que la consommation de presque tous les psychotropes majeurs reste illégale, ou soumise à des règles strictes (alcool), d’où les aspects légaux qui peuvent compliquer le tableau. De plus, la centration autour de la consommation a souvent pour conséquences un désinvestissement de la vie sociale n’impliquant pas le partage du même mode de vie, mais aussi de la vie scolaire, universitaire, ou professionnelle.

Nous tenons également à préciser que cette description n’a pas pour but de détourner de la consommation de drogue pour des raisons idéologiques, légales ou morales mais bien pour des questions médicales, la consommation de substances psychotropes augmentant considérablement (tout en tenant compte de la variabilité extrême de la réaction aux drogues de chaque individu) les risques de pathologie personnelle et sociale.


LES CONDUITES SUICIDAIRES



Le suicide se place comme la deuxième cause de mortalité chez l’adolescent après les accidents de la route, dans les troubles psychiques il est la première, juste avant l’anorexie. Près de 1000 adolescents ou jeunes adultes mettent selon les chiffres officiels fin à leurs jours en France par an, 20 000 filles et 10 000 garçons tentent de se suicider dans la même période., dont 30% récidivent. Dans les vingt dernières années l’augmentation du taux de suicide a été de 3,8% par an. Mais le taux de mortalité reste plus faible à l’adolescence qu’à l’âge adulte: 7,7 pour 100 000 contre 15,4 pour 100 000 chez l’adulte.

Pour négligeables qu’ils soient au point de vue statistique 0,0077% de la population adolescente, ces chiffres ne doivent cependant pas inciter à l’optimisme, il faut rappeler que la statistique s’applique aux grands nombres mais non pas à l’échelle individuelle où nous percevons les choses: un adolescent mort est bien mort à 100%, même s’il ne représente qu’un sujet sur 12987 de même âge.

Les étudiants les plus concernés, selon une étude restée malheureusement unique depuis les années 60, sont par discipline et par ordre décroissant: médecine, pharmacie, dentaire, droit, commerce, sciences, électronique, lettres, psychologie, sociologie, arts décoratifs, art dramatique. A noter que les grandes écoles sont très peu représentées dans le classement des suicides.

L’absorption médicamenteuse est de loin la plus fréquente (90%) mais elle est heureusement fort peu efficace à la différence de la pendaison et du suicide par arme à feu. La phlébotomie ( se couper les veines) est elle aussi fréquente mais reste peu efficace et se caractérise surtout par les séquelles qu’elle peut laisser sur les tendons.

Selon BAECHLER, le suicide peut avoir différents sens possibles :

. la fuite : échapper à une situation insupportable
. le deuil: essayer de rejoindre un être que l’on a perdu
. le châtiment : expier une faute
. le crime : attenter à sa vie en entraînant quelqu’un d’autre avec soi
. la vengeance : provoquer le remord d’autrui ou sa mise en cause
. l’appel et le chantage : pour faire pression sur l’autre
. le sacrifice : pour une cause supérieure à sa propre vie
. le jeu ou l’ordalie : pour éprouver le sens de sa vie, "ça passe ou ça casse"

A noter que les quatre premières raisons occasionnent généralement des suicides bien plus graves et potentiellement plus réussis que les quatre suivants.

La prévention du suicide et surtout de sa récidive est au centre de la préoccupation de l’entourage. La prévention du suicide est un art difficile, particulièrement pour le profane et généralement pour l’entourage proche du sujet à risque.

Les facteurs de risques majeurs sont :

Etat dépressif durable se manifestant par effondrement scolaire, plaintes corporelles, tendance aux accidents à répétition
. Montée de l’angoisse (peur de craquer)
. Ruptures sociales ou sentimentales

La tentative de suicide de l’adolescent, y compris lorsqu’elle paraît peu inquiétante de par son modus operandi ou par ses motivations, ne doit jamais être prise à la légère.

Le pourcentage de décès, quelle qu’en soit la cause, reste significativement plus élevé que dans la population générale (de 1,6% à 11,3% chez les garçons ayant fait une ou plusieurs tentatives de suicide et de 1,8% à 3,9% chez les filles), de même que le taux de rente pour invalidité et de condamnations pénales.

Le niveau de souffrance reste donc notoirement plus élevé.

La conduite à tenir en cas de tentative de suicide doit s’articuler entre prise en charge à cours terme: hospitalisation d’urgence et entretien avec la famille pour gérer la situation d’urgence, et également une prise en charge psychothérapique ou psychanalytique pour effectuer un travail sur soi-même toujours nécessaire si l’on veut chercher à éviter la récidive ou simplement même une souffrance à long terme qui n’engage pas pour autant le pronostic vital.


LES TROUBLES DÉLIRANTS



Un état délirant est parfois malaisé à différencier pour un non-professionnel d’un état passager de crise, particulièrement lorsque la situation s’installe de manière insidieuse.

Cependant l’apparition de plusieurs des signes cliniques suivants doit toujours alerter l’entourage sur la possibilité d’une pathologie psychotique :

comportements bizarres
discours délirants
variations déconcertantes de l’humeur entre dépression et excitation extrême
agressivité
isolement
. réactions infantiles
comportements stupides
attitudes extrémistes
observation excessive devant le miroir

Du fait de la difficulté à différencier un état psychique normal sans une expérience clinique approfondie, l’apparition des symptômes cités doit engager à une consultation dans les plus brefs délais.


QUE FAIRE POUR LES TROUBLES DE L’ADOLESCENCE ?


    La solution traditionnelle du "coup de pied au cul" que l’adulte préconise comme solution universelle peut parfois avoir des effets heureux. Si résoudre les problèmes de l’adolescence par une prise d’autorité parentale suffisait, nous en serions ravis. Cependant, force nous est de constater que la méthode prônée par Caton l’ancien (234-149 avant JC), pédagogue amateur et bougon a ses limites.

Comme nous l’avons décrit plus haut, l’adolescence est une période transitoire, faite de remaniements et de crises. Les remises en questions sont normales à cet age, même si elles prennent parfois des allures extrêmes ou excessives. Cependant, il convient de ne pas oublier que l’adolescence est, du fait même de ses remaniements une période de fragilité où débutent beaucoup de troubles psychiques. De fait, la plus grande majorité des troubles psychopathologiques débutent à l'adolescence, pour se prolonger parfois bien en avant dans l'âge adulte.

Une inquiétude modérée s’impose pour les parents dès que les comportements de l’adolescent semblent mettre en danger sa santé physique ou psychique ou bien risquent de compromettre gravement son avenir. Par compromettre gravement son avenir, il faut ici entendre l’empêcher de s’épanouir harmonieusement dans sa vie personnelle et professionnelle et non compromettre son entrée dans une filière prestigieuse mais qui satisferait ses parents, pas forcément l’intéressé.

L’avis de l’entourage familial fiable, c’est-à-dire, ayant au minimum une expérience récente des adolescents peut être pris. Dans le cas où l’entourage ou les professionnels, particulièrement les professionnels de l’éducation, se sentiraient dépassés, la consultation auprès d’un spécialiste des troubles de l’adolescent s’impose.

Cette consultation peut être effectuée dans le public auprès d’un service spécialisé dans les difficultés des adolescents, ces consultations sont généralement gratuites ou remboursées. Mais les services spécialisés dans les troubles de l’adolescence sont peu nombreux et ne sont le plus souvent disponibles que dans les moyennes et grandes villes. En outre, du fait de l’afflux des demandes, le délai entre prise de rendez-vous et consultation peut être assez long, ce que l’urgence de certaines situations peut mal supporter. Il existe cependant quelques services prenant en charge les urgences de l'adolescence en france.

En consultation privée, les consultations sont habituellement plus onéreuses. Elles sont remboursées chez les psychiatres, parfois incomplètement. Chez les psychologues, elles ne sont pas remboursées par la sécurité sociale mais peuvent l’être par les mutuelles. Le délai d’attente est habituellement plus court. En cas d’impossibilité de vous recevoir, une orientation chez un collègue est faite.

La première consultation peut s’effectuer avec ou sans la présence de l’adolescent, mais il sera généralement nécessaire de rencontrer celui ou celle-ci dans un deuxième temps.

Enfin, le volontariat ou la coopération de l’adolescent est préférable, particulièrement dans le cadre d’un suivi thérapeutique. Cependant, pour une consultation d’orientation ou de diagnostic, on peut s’en passer provisoirement, jusqu'à ce qu'une alliance thérapeutique s'établisse avec le soignant.

Dans tous les cas, une consultation inutile, même coûteuse est préférable à un risque qui peut menacer la vie ou l’avenir d’un adolescent.


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